La peste porcine africaine se diffuse en Italie
La prolifération des sangliers est la principale cause de la propagation de la maladie en Italie.
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Depuis le 1er janvier 2022, on compte vingt-deux foyers de peste porcine dans les élevages italiens, essentiellement dans des élevages intégrés. La maladie avait été identifiée en janvier 2022 sur des sangliers dans le Piémont.
Le Lazio, la région de la capitale avait en novembre 2022 adopté un plan d’éradication des sangliers devenus également gênant dans les secteurs urbanisés. Cependant, le parti animaliste avait contesté ce plan devant le tribunal administratif, qui a finalement donné raison aux autorités en mars dernier. « Des mois perdus » regrettent les syndicats agricoles.
En effet, 114 communes dans six régions sont actuellement touchées, du nord au sud. Les doubles clôtures (30 cm de profondeur et 1,5 m de hauteur) installées depuis des années ont pourtant fortement réduit la contamination directe par la faune sauvage.
Selon Sandro Passerini, éleveur d’une quarantaine de truies en semi-plein air à Robecchetto (Milan), le problème vient autant du nombre de sangliers que de leur mauvaise gestion par les chasseurs. « Il ne suffit pas de réduire globalement le nombre de têtes au niveau national, il faut surtout les exterminer là où un animal contaminé a été identifié et à proximité des élevages porcins », estime-t-il.
« Plus les animaux contaminés sont poursuivis lors d’une battue, plus ils répandent le virus », constate-t-il. Pour cette raison, sont désormais autorisées les chasses nocturnes et silencieuses, afin d’éradiquer des hardes entières. L’armée a d’ailleurs été appelée à la rescousse avec l’objectif d’éliminer 650 000 sangliers par an.
Contamination indirecte
Comme pour la grippe aviaire, la contamination indirecte provient d’une hygiène insuffisante des moyens de transport. En plus du renforcement des mesures de biosécurité en vigueur dans les zones de quarantaine (10 km autour des foyers) et les départements, une surveillance accrue sous forme d’analyses est mise en place.
Craignant pour sa filière porcine qui concerne 2 700 exploitations, la Lombardie a prévu d’activer un règlement européen qui permet de commercialiser sur le marché européen, les viandes provenant de zones infestées à condition que les élevages respectent les mesures renforcées de biosécurité et que les abattoirs soient équipés d’une double chaîne de production (sain et infesté). Effectivement, on voit mal comment les 19 millions d’euros d’indemnisation (60 % pour les éleveurs et 40 % pour les abatteurs) prévus au niveau national, pourraient couvrir le manque à gagner résultant de l’impossibilité de commercialiser pour les élevages non infectés mais situés en zone de quarantaine.
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